
EN quelques mots
Ce roman, c’est un cadeau d’anniversaire. Je ne connaissais l’auteur que de nom et j’étais contente de découvrir enfin sa plume. La couverture m’a immédiatement séduite, et parmi tous ceux qui m’ont été offerts pour mon anniversaire, c’est ce qui m’a donné envie de le découvrir en premier.
Henua Ènana, la Terre des Hommes, véritable nom de l’archipel des Marquises, où est retrouvé le corps de Paiotoka O’Connor, une jeune mère respectée, éprise de liberté, aimant passionnément Nuku Hiva, son île. Le lieutenant de gendarmerie Tepano Morel -né d’un père métropolitain et d’une mère marquisienne- est dépêché depuis Tahiti pour enquêter, secondé sur place par Poerava Wong. Si ses investigations lui révèlent progressivement l’envers du paradis marquisien, elles lui permettent également de renouer avec ses racines sur l’île. Jonglant avec les fantômes de son passé et sa quête de vérité, le lieutenant découvre un pays rongé par les conséquences de la colonisation où le silence est d’or et où les secrets sont bien gardés…

Ce que j’en ai pensé
Au départ, j’avoue avoir eu un peu de difficultés avec le vocabulaire marquisien, qui est (et c’est bien normal) assez présent. Je cherchais toujours à savoir comment prononcer les mots, mais au final, je crois que cette petite difficulté apporte un plus à la lecture, la rend plus immersive et nous rapproche en quelques sortes du personnage principal.
Du côté de l’intrigue policière, c’est une enquête plutôt classique, l’auteur sait où il emmène ses lecteurs, semant quelques fausses pistes sans pour autant chercher à nous embrouiller outre mesure. J’ai aimé cette enquête simple, plus proche de ce que j’imagine être une véritable enquête.
Ça ne fonctionne pas comme ça, aux Marquises.
J’ai beaucoup aimé les personnages, qui ont plusieurs facettes et ont plus de profondeur que l’on pourrait imaginer. L’auteur tisse des liens entre les personnages, laissant Tepano (et nous !) un peu à l’extérieur. On ressent bien que c’est une communauté à part, dans laquelle on n’entre pas comme si de rien n’était. Les portraits que l’auteur dresse sont vraiment saisissants : entre Tepano le métis qui ne se sent ni d’ici ni d’ailleurs, Poerava la marquisienne pure et dure ou encore la victime Paiotoka et sa vie chaotique que l’on découvre au fil des chapitres.
Mais, au-delà de l’enquête et de sa résolution, ce que je conserve en mémoire, c’est surtout le côté sociétal que l’auteur aborde au travers de son enquête. Si j’ai imaginé aisément les paysages idylliques, les cascades, la végétation luxurieuse… J’ai surtout trouvé ce portrait de l’archipel honnête. Marin Ledun gratte la surface des clichés de carte postale pour nous montrer la réalité, plus rude, entre drogue, braconnage, prostitution, mépris de l’écologie et autres dommages issus de la colonisation…
Certes, ce n’est pas un coup de cœur, mais j’ai passé un très bon moment avec ce roman qui a su me faire découvrir un coin du continent que je ne connais pas et un auteur que j’ai définitivement envie de retrouver.
Je lui donne

10 réponses à “Henua, Marin Ledun”
Pas certaine de lire ce roman un jour, mais c’est cool d’en savoir plus quand même, via ton retour dessus !
C’est vrai que c’est un peu particulier ! Mais franchement, une belle découverte
Je connais le nom de l’auteur aussi mais je ne l’ai jamais lu, au moins il a le mérite d’explorer des nouveaux horizons car il y a finalement peu de récits qui se déroulent en outre-mer et de bonne qualité. Ça me fait un peu penser à Colin Niel avec Ce qui reste en forêt qui aborde certaines thématiques avec un récit qui se déroule en Guyane.
Effectivement, c’est pas un endroit qu’on a l’habitude de croiser en polar, encore moins de manière vraiment réaliste.
Colin Niel fait partie des auteurs que je dois découvrir !
Tu peux y aller, pour l’instant tout ce que j’ai lu de Colin Niel m’a plu !
Je me note ça scrupuleusement
Plus que l’enquête, c’est le cadre du roman qui m’intéresse d’autant que l’auteur semble en offrir un portrait réaliste.
Exactement, on est loin de la carte postale, c’est ce que j’ai beaucoup aimé
Je ne connaissais pas du tout, merci pour la découverte. J’aime beaucoup quand les romans incorporent des langues que je ne connais pas, tant que c’est lisible évidemment. Cela me plonge vraiment dans cette sensation de dépaysement !
Franchement, sans être un coup de coeur, c’était vraiment une bonne découverte