Écrire Mazan, Élise Costa

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En quelques mots

Le 2 novembre 2020, Gisèle Pelicot voit les ténèbres s’abattre sur elle. Son mari est accusé de l’avoir droguée pour la faire violer par des dizaines d’inconnus dans leur maison de Mazan. Quatre ans plus tard s’ouvre le procès dit « des viols de Mazan ». Pendant quatre mois, 51 hommes y sont jugés pour viols aggravés.
Écrire Mazan raconte ce procès historique et son hors-champ. Plus de 165 médias ont demandé leur accréditation auprès du tribunal judiciaire d’Avignon. Tous les détails de cette affaire ont parcouru les chaînes d’information et les journaux. Comment raconter ces faits ? Comment écrire la complexité des débats et des rapports humains ?

Élise Costa, pour moi c’est une valeur sûre. J’avais adoré son livre précédent, dont j’avais parlé sur ce blog, alors un nouveau titre dans cette maison d’édition, j’étais forcément partante.

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Ce que j’en ai pensé :

Cet essai n’est pas un livre comme les autres. L’autrice nous propose deux lectures : sur les pages de droite on retrouve les articles qu’elle a rédigés pour le magazine en ligne « Slate » ; sur les pages de gauche, elle nous montre son cheminement vers les articles sont travail d’écriture, ses réflexions, ce qu’elle souhaitait faire ressortir au travers de ses articles. J’avais lu les articles sur Slate au fur et à mesure de leur sortie, ce côté-là n’était pas une nouveauté pour moi, mais la lecture en parallèle avec son travail m’a vraiment passionnée.

Si au départ c’est un peu déroutant de « stopper » sa lecture des billets, en réalité la construction est très logique et rend le tout hyper fluide et très accessible. Je me destinais à être journaliste lorsque j’ai débuté mes études, j’ai donc eu quelques notions d’écriture dans certain de mes cours mais je dois dire que j’ai trouvé le travail d’Élise Costa beaucoup plus parlant que certains de mes (vieux) cours magistraux !

Jusqu’où peut-on aller dans la quête de vérité sans s’y perdre soi-même ?

Concernant le sujet, ça peut rebuter, on a beaucoup parlé de ce procès et on pourrait croire qu’il y a une forme de voyeurisme à lire ce livre. Mais non, vraiment, comme dans « Les nuits que l’on choisit », il n’y a aucun apriori à avoir, il n’y a pas de sordide, il y a de l’humain, avec beaucoup de bienveillance et de questionnement. C’est d’ailleurs ce qui rend le tout hyper intéressant.

J’ai vraiment été fascinée par cette lecture, passionnée par cet envers du décor que l’on ne voit jamais. C’est une lecture que je vous recommande vivement !

Je lui donne

Note : 5 sur 5.
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12 réponses à “Écrire Mazan, Élise Costa”

  1. Grâce à toi, j’avais beaucoup aimé Les nuits que l’on choisit, Élise Costa a une écriture très pudique et respectueuse et je pense que ce livre pourrait vraiment m’intéresser. Il n’est pas encore dispo à la médiathèque mais ils ont Les nuits que l’on choisit alors avec un peu de chance, ils l’auront bientôt en rayon 😉

    • Peut-être que tu peux le suggérer ?En tous cas, je suis contente de t’avoir fait découvrir Les nuits que l’on choisit, c’était vraiment un super bouquin !

      • Oui c’est vrai qu’on peut faire des suggestions, elles sont généralement acceptées mais c’est vraiment long de voir le livre en rayon !

        • Oui, je sais, après, c’est long le parcours du livre en médiathèque 😉
          Pour exemple, la commande rentrée littéraire de ma collègue : devis réalisé début août, demande de bon de commande en même temps, traitement par les collègues, ça arrive souvent 3 semaines après, ensuite faut commander, la librairie doit recevoir, puis nous livrer, et ensuite il y a tout ce qui est intégrer le livre dans nos logiciels, mettre les étiquettes, le recouvrir… 😉

    • Oui, il est vraiment hyper intéressant ! 🙂 J’espère que si tu le lis, il te plaira autant qu’à moi 🙂

  2. Ce titre est très beau et parlant, effectivement comment écrire sur ce type de sujet ? Ca a l’air passionnant effectivement, après je pense encore attendre avant de le tenter. J’ai volontairement choisi de ne pas trop lire d’articles pendant le procès, c’est si dur d’imaginer ce qu’elle a du vivre.

    • Je comprends complètement ton choix ! Par contre, c’est ce que j’aime avec Élise Costa, elle ne va jamais dans le voyeurisme.

  3. Je n’ai pas du tout entendu parler de ce roman, alors que j’ai lu le livre écrit par la fille de Gisèle Pélicot, Caroline Darian. Je suis donc vraiment intrigué car après la voix de la famille, lire la voix derrière les articles se complètent certainement très bien ! Merci pour la découverte !

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