Hyper, Émilie Chazerand

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En quelques mots

J’aime énormément le travail d’Émilie Chazerand, que je trouve toujours drôle et à la fois touchante dans ses mots et ses personnages. J’avais adoré « La maison sous la maison » l’année dernière, « Falalalala » fait aussi partie de mes romans préférés et j’avais beaucoup ri avec « La fourmi rouge ». Aussi, quand j’ai vu que son nouveau roman était sur Netgalley, je l’ai sollicité.

Miriam a 17 ans. Elle est grousse, comme disent les mecs de son lycée. Grosse et rousse. Elle vit seule avec sa mère. Selon elle, c’est parce que son père n’a pas supporté la disparation de sa sœur, quand Miriam était petite. En tout cas, il est parti. Après une tentative de suicide ratée, Miriam commence une thérapie, et elle est invitée à tenir un journal thérapeutique. Mais elle décide de rédiger deux carnets de bord. Deux journaux intimes parallèles. Le premier, l’officiel, le factice, qu’elle rédige car elle sait que sa mère va le lire comme un Closer. Le second, le vrai, le cru, le savoureux, dans lequel on suivra ses quêtes et enquêtes, expériences, désillusions, et dans lequel elle dira toute, toute la vérité.

Image de fond, droits réservés : Sixteen Miles Out
Ce que j’en ai pensé

Je me dois d’être honnête, au début de ma lecture j’ai cru que ça ne fonctionnerait pas. J’ai eu du mal à m’attacher à Miriam, que je trouvais pénible, un peu arrogante et très vulgaire. Petit à petit, on creuse et on apprend à connaître cette héroïne qui, finalement, est comme tout le monde : avec ses angoisses, ses névroses et son caractère. Au final, une héroïne plutôt ancrée dans le réel.

D’ailleurs, c’est le cas de la plupart des personnages d’Émilie Chazerand. Barbara, la mère de Miriam, nous apparaît d’abord complètement folle au travers du regard de sa fille, mais elle est bien plus que ça et les ados qui harcèlent l’héroïne sont plus vrais que nature malheureusement. Quant au psychologue, s’il n’est pas du tout comme le mien, avait des remarques que j’aurais pu entendre dans ma propre thérapie. J’ai trouvé le thème de ce roman vraiment bien abordé. Ce n’est pas moralisateur pour deux sous, c’est bienveillant et touchant, avec une bonne pincée d’humour, la marque de fabrique de l’autrice.

« Les gens n’ont besoin d’aucun buzzer pour parler de leurs mères en thérapie. C’est un sujet que la plupart des patients évoquent spontanément, dès la première séance. »

Cette idée de récit à la manière d’un journal, ou plutôt de deux journaux, tient vraiment la route. C’est original et c’est bien écrit. J’ai trouvé l’exercice d’équilibre entre le vrai et le faux journal plutôt réussi. Et le changement de ton qui s’opère à un moment de l’histoire, m’a chamboulée. En fait, je crois que je ne m’attendais pas à ressentir les émotions que j’ai ressenties dans le dernier tiers du roman. L’autrice sème des petits indices, le doute s’installe, mais le lecteur n’est pas préparé à ce qui arrive. Une grande réussite de ce côté-là.

Enfin, l’écriture d’Émilie Chazerand est toujours un véritable bonheur à lire, même si cette fois-ci j’ai eu plus de mal avec le côté un peu trop vulgaire de Miriam.

En bref, j’ai vraiment passé un très bon moment avec ce roman drôle et émouvant à la fois, qui traite de sujets d’actualité avec bienveillance. Une vraie belle lecture, que je ne peux que vous conseiller.

Je lui donne

Note : 4 sur 5.

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8 réponses à “Hyper, Émilie Chazerand”

  1. Je n’ai jamais lu l’autrice même si, en bonne accro de romances de Noel, j’ai évidemment entendu parlé de Falalala. J’ai eu peur en commençant ta chronique mais finalement, tu me donnes bien envie de me pencher sur ce roman et globalement sur la biblio de l’autrice !

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