En quelques mots :
Je l’ai convoité un bon moment avant de me décider à me l’offrir. Si l’on pourrait se dire que cet essai pourrait être pesant au premier abord, c’est en fait tout le contraire ! Je ne cache pas que j’ai ragé beaucoup pendant ma lecture, mais c’est surtout une lecture qui m’a instruite et qui m’a fourni des « armes » pour comprendre le poids des mots.
Durant trois ans, Rose Lamy a collecté et décortiqué des centaines d’exemples d’un discours sexiste dans la presse, à la télévision ou à la radio. Ce sexisme ne dit jamais son nom, pourtant il est présent en permanence, reléguant les violences sexistes au second plan, participant à la culpabilisation des victimes et à la déresponsabilisation des accusés. Le choix des mots est important et ce livre entend explorer les fondements d’un discours, pour en défaire les mécanismes et nous en libérer.
Ce que j’en ai pensé :
J’avais au départ un peu peur de lire un essai que je ne comprendrai pas. Pas que je sois plus bête qu’une autre, mais j’ai besoin de fluidité pour vraiment m’imprégner d’un essai. Et c’est ce que j’ai trouvé ici. Il ne s’agit pas d’une écriture très « universitaire », pleine de tournures de phrases longues et incompréhensibles sans les lire trois fois. Non, ici l’autrice nous parle simplement, tout est hyper accessible et se lit vraiment tout seul.
J’ai trouvé le propos très enrichissant. Il y a la fois des exemples très concrets (qui, si vous êtes comme moi, vous feront lever les yeux au ciel) et des pistes de réflexion vraiment intéressantes. Sans être moralisatrice, Rose Lamy nous propose des outils pour comprendre le discours sexiste que l’on absorbe chaque jour.
Et très honnêtement, si j’ai réussi à en supprimer certains, je me rends compte encore aujourd’hui, presque un an après ma lecture, que j’ai toujours des biais dans ma façon de m’exprimer. L’exemple le plus concret (que je veille à ne plus utiliser) c’est la phrase « elle s’est faite violer ». C’est faux et surtout, ça déresponsabilise le violeur. Elle n’a pas choisi d’être violée, il faut donc plutôt dire « Elle a été violée par un homme » ou « Un homme a violé cette femme ». Mais la phrase est tellement ancrée dans nos habitudes de langage que plus personne ne la remet en question…
En bref, je pense que cet essai est vraiment d’utilité publique et permet de (se) déconstruire et de mieux comprendre ce qui se joue dans une phrase, un mot, une virgule… À lire et à faire lire d’urgence !
6 réponses à “Défaire le discours sexiste dans les médias, Rose Lamy”
Ça doit être une lecture intéressante car même si on fait attention car nous ne sommes pas sexistes, certaines choses peuvent ne pas être tout à fait de notre fait comme l’exemple que tu donnes, c’est à la fois une question d’habitude et d’éducation et si dès le départ, on a « mal appris », il faut réussir à se corriger. Je vais essayer de voir s’il est dispo à la médiathèque
Exactement ! C’est vraiment un bouquin intéressant et accessible, j’espère que tu le trouveras 🙂
Un ouvrage très intéressant et accessible, c’est encore mieux ! Il y a tant de choses à déconstruire. Certaines manières de formuler sont juste insupportables.
Récemment, j’ai ouvert l’ouvrage « La revanche des autrices, Enquête sur l’invisibilisation des femmes dans la littérature », c’est du lourd aussi !
En tout cas, je note cet essai. Merci pour ce partage. Je lis peu d’essais mais j’aime bien avoir quelques références.
Ah je ne connais pas celui dont tu parles, ça me tente fort !
Je suis convaincue du poids des mots et que les expressions les plus anodines peuvent cacher les plus fortes violences. Je m’empresse donc de noter cet ouvrage et te remercie pour cette découverte.
Hyper intéressant et très accessible 🙂 J’espère qu’il te plaira !